Pyrénées HRP
Traversée des Pyrénées de Banyuls à Hendaye
Haute Route Pyrénéenne d'Est en Ouest (Alta Ruta Pirenaica - Pyrenean High Level Route)
700 km parcourus en 35 jours avec 35 000 m de dénivelé
Prévue au départ pour être effectuée en 38 jours, cette traversée, que j'ai finalement réalisée en 35 jours du 27 juin au 31 juillet 2010, m'a permis de recueillir des informations qui viendront compléter toutes celles qui m'ont aidé à la préparer et que j'ai butinées sur le web (liens en bas de page).
Pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans la même aventure, j'expose ici les informations qui me semblent utiles pour compléter ce qui a déjà été publié sur la HRP.
La préparation :
Pourquoi d'Est en Ouest ? Principalement pour quatre raisons :
- le soleil est dans le dos et l'on se passe facilement de lunettes de soleil même avec les yeux bleus,
- inutile de se retourner pour admirer les paysages mis en valeur par les jeux d'ombre et de lumière propices à la photographie,
- les deux passages délicats du parcours (les cols de Molières et de Litérole) sont nettement moins impressionnants à la montée dans ce sens qu'à la descente,
- les premières étapes avec des dénivelés plus doux, comme on peut le constater sur le profil ci-dessus, la mise en jambe se fait plus progressivement.
Ce choix m'a
conduit à ne pas m'en remettre au topoguide de Georges Véron qui décrit la
traversée d'ouest en est. J'ai donc préparé les cartes nécessaires et le
parcours en me référant aux sites des instituts géographiques nationaux IGN français et IGN
espagnol , le site de Google apportant par ailleurs une aide
précieuse pour une simulation en 3D. Le tirage au format A4 des extraits de
carte où figure le tracé prévisionnel permet de limiter le poids. J'ai
reporté les principaux points de passage sur mon GPS et préparé une synthèse des étapes sur 38 jours reprenant les mêmes
points numérotés avec le calcul des dénivelés et des distances.
J'avais réservé les gîtes et hôtels pour les 12 premières étapes réalisées avec
un ami. Etant seul pour les étapes suivantes, je n'ai rencontré aucun problème
à me faire héberger : côté français il n'y a pas foule, et, côté espagnol, les
refuges, bien que plus animés (notamment Ull de Ter, Viados et Respomoso),
m'ont toujours trouvé une place.
Le sac à dos :
"Qui veut voyager loin ménage sa monture" & "Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt" : l'application de ces deux préceptes sont un gage de réussite de la HRP sans stress et (presque) sans effort. C'est ce qui m'a permis de m’adapter aux imprévus et de terminer plus vite que prévu. Donc :
- bonnes chaussures de montagne imperméables et charge la plus légère possible : sac à dos léger, crampons inutiles en juillet mais piolet utile pour se sécuriser dans les deux passages délicats, strict nécessaire pour manger et boire (sauf à 9 étapes, les refuges sont gardés). Je conseille vivement le site plein d'idées de la MUL (marche ultra légère),
- départ au lever du jour soit 5h30, au pire 6h, en ayant pris soin de repérer la veille : cela permet, pour certaine étapes, de se restaurer à la mi-journée, de faire tranquillement une petite sieste après la lessive et de faire face à tout imprévu (orage d'après-midi, bifurcation manquée, blessure, ...).
A titre d'anecdote j'ai croisé un jeune et solide gaillard anglais qui faisait le parcours en sens inverse et qui comptait abandonner à la 12ème étape (il portait 22 kg !). Je portais une dizaine de kilos et, pour la nuit de bivouac incontournable en passant par l'Ariège, je me suis expédié par la poste, au gîte de l'Hospitalet, une petite tente que j'ai donc portée pendant 3 jours jusqu'à Mounicou.
Hormis pour les 4 premières étapes "méditerranéennes", le parcours est bien pourvu en eau fraîche de qualité (torrents et névés), notamment en Ariège, en Haute-Garonne et dans les Hautes Pyrénées : il est donc inutile de se charger. Une bouteille d'eau en PVC de 1 litre remplie au départ de l'étape puis complétée en cours de route suffit pour la journée. Les départs matinaux limitent fortement la transpiration et la fatigue.
Il m'a paru intéressant de photographier et de localiser avec le GPS les points d'eau aménagés rencontrés sur le parcours, hors des refuges gardés (fontaines, sources, robinets, abreuvoirs). Il y en a une cinquantaine et sont représentés par un point bleu sur les cartes.
L'assistance :
Deux étapes de ravitaillement, l'une à Mounicou près de Marc en Ariège (retour de la tente, approvisionnement en nourriture et piolet) et l'autre à Gavarnie (retour piolet et approvisionnement en nourriture) ont facilité l'organisation et agrémenté le parcours. Ces deux étapes constituent un découpage équilibré pour ceux qui souhaiteraient réaliser le parcours en 3 fois.
Le coût :
Porter le moins possible a un prix : en mangeant et dormant dans les refuges, avec des repas à midi lorsque l'occasion se présentait, j'ai dépensé 1200€ (avec une demi-pension à l'hôtel*** Hospital de Benasque).
Les étapes :
La synthèse des étapes réalisées corrige et complète le projet initial avec l'ajout de certains points relevés par GPS et du temps mis pour parcourir les étapes (comprenant les temps d'arrêt : casse-croûte, photos, ...). Un nouvelle numérotation des points était nécessaire : pour une lecture facile sur le GPS, le numéro des points commence par le numéro d'étape (1, 2, ...) suivi d'une lettre de l'alphabet par ordre croissant (A, B, ...). Les étapes sont numérotées X1, X2, ...
Quelques remarques sur les étapes (le lien sur le numéro d'étape renvoie à la carte correspondante) :
Banyuls - Col de l'Ouillat |
Très bon accueil et super repas au gîte du col de l'Ouillat : bon début |
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Col de l'Ouillat - Las Illas |
Hébergement à l'hôtel-restaurant des Trabucayres, le gîte réservé ayant reçu un groupe : c'est plutôt mieux, les chambres sont au dessus du restaurant et le départ se fait derrière l'hôtel |
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Las Illas - Amélie-les-Bains |
On peut faire plus court sans passer par le Santuari de la mare de Deu mais la montée sur les crêtes à travers bois est plutôt agréable |
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Amélie-les-Bains - Abri de Pinatell |
La premier point d'eau rencontré, signalé par une petite cascade se trouve 50 m en amont : un bout de piste y mène un peu plus loin à gauche. l'Abri de Pinatell mérite qu'on s'y arrête mais a seulement une dizaine de places |
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Abri de Pinatell - Refuge de Mariailles |
Le point de vue sur le Canigou qu'on frôle est intéressant |
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Refuge de Mariailles - Refuge Ull de Ter |
Il faut être vigilant sur l'orientation : le pla Guillem est piégeux et manque d'eau |
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Refuge Ull de Ter - Gîte de Eyne |
Ne manquez pas le gîte Cal Cai à Eyne et un bain aux thermes de Llo (3km) |
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Gîte de Eyne - Refuge des Bouillouses |
L'étape est courte et le détour par les lacs avant le refuge en vaut la peine . Le passage au centre commercial de Pyrénées 2000 permet de s'approvisionner |
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Refuge des Bouillouses - Gîte de l'Hospitalet |
En contournant le massif par la droite, on évite le col de Puymorens |
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Gîte de l'Hospitalet - Refuge du Ruhle |
Le passage par l'Ariège, plus sauvage que par l'Andorre, se mérite mais on ne le regrette pas : seul inconvénient, il nécessite la tente. |
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Refuge du Ruhle - Bivouac lac Rouch |
On évite de descendre dans la vallée que domine le refuge du Ruhle en passant en balcon. Dernière partie hors sentier avec parties en dévers et descente raide. La place de bivouac sur le gazon au bord du lac est aménagée |
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Bivouac lac Rouch - Gîte de Mounicou |
Deux sentiers possibles pour la longue descente terminale sur Mounicou ou Marc |
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Gîte de Mounicou - Refuge de Certescans |
Il faut être vigilant sur l'orientation même si les sentiers sont bien balisés : les lacs se contournent par la gauche |
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Refuge de Certescans - Abri Eric Pujol |
Très beau parcours et robinet d'eau très apprécié à l'entrée de Noarre. L'abri d'une douzaine de places n'est pas gardé et mieux vaut arriver tôt |
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Abri Eric Pujol - Isil |
Au départ il faut passer le déversoir du lac : soit on est sportif soit on se met à l'eau jusqu'aux genoux. Il n'y a pas d'hébergement ni de restauration à Alos d'Isil et le restaurant d'Isil était fermé. Je suis donc descendu en autostop à Esterri d'Aneu (15 km) pour me restaurer et suis remonté par le même moyen à Isil où j'ai dormi dans une grange au départ du sentier de l'étape suivante (abreuvoir) |
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Isil - Puerto de Bonaigua |
Il faut être vigilant sur l'orientation dans la deuxième moitié du parcours. Tout était fermé dans la station de ski de Bonaigua où j'ai dormi sous un porche. Pour manger je me suis fait descendre en voiture vers Esterri d'Aneu où se trouve un restaurant à 5 km du col |
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Puerto de Bonaigua - Refuge de la Restanca |
Les Encantats méritent bien leur nom. Le petit détour par le refuge de Sobaredo pour déguster une bière bien fraîche et faire le plein d'eau est justifié |
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Refuge de la Restanca - Abri Molinera |
Une douzaine de places en tassant bien dans l'abri non gardé en tôle : mieux vaut arriver tôt |
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Abri Molinera - Hospital de Benasque |
Chemin kerné au départ pour arriver au col de Molières (Mulleres). Le crochet de 10 mn pour gravir le tuc du même nom s'impose, de même que le coup d'oeil au trou du taureau (forau Aillagut) à la descente |
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Hospital de Benasque - Refuge du Portillon |
Un peu moins inclinée que la pente menant au col de Molières, celle du col Inférieur de Litérole rassure en étalant son névé jusqu'au lac en contrebas |
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Refuge du Portillon - Refuge de Viados |
Le sentier passe en corniche à travers une cabane dont il faut refermer les portes en fer et évite la descente au refuge de la Soula. Refuge deViados très accueillant à un prix plus que raisonnable |
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Refuge de Viados - Refuge de Barroude |
Etape un peu longue mais on fait le plein d'énergie et de nourriture à la petite supérette de Parzan. Sauf pour le café, éviter le restaurant qui regarde les randonneurs avec dédain. Il est facile de trouver un voiture qui se fera un plaisir de vous faire remonter les 5 km de route pour atteindre Hospital de Parzan |
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Refuge de Barroude - Le Refuge à Héas |
Deux étapes courtes pour se récupérer. Attention au départ il faut éviter de suivre le sentier qui descend dans le vallon de la Géla mais rester à flanc côté gauche. Idem après la hourquette de Chermentas le panneau vous envoie vers le port de Campbieil plutôt que vers la hourquette de Héas qu'on atteint en 1/2 heure par le sentier qui monte à gauche |
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Le Refuge à Héas - Gavarnie |
Le passage en balcon après le lac des Gloriettes est plus "cool" que le passage par la hourquette d'Alans qui offre cependant une belle vue sur le cirque de Gavarnie. On y croise beaucoup de marmottes pas très farouches. Le gîte le Gypaète est très accueillant et, à proximité, l'office de tourisme de Gavarnie met à disposition un ordinateur (pour sauvegarder les traces GPS et les photos) |
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Gavarnie - Refuge Houlettes de Gaube |
Inutile de passer sur le barrage d'Ossoue, ça passe par la gauche |
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Refuge Houlettes de Gaube - Refuge Respomuso |
Dans la descente vers le refuge Respomuso, le passage de deux torrents peut être rendu délicat s'ils sont gonflés par l'orage |
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Refuge de Respomuso - Refuge de Pombie |
Bien rester sur le flanc droit au départ |
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Refuge de Pombie - Refuge d'Arlet |
Longue étape que j'avais prévu de couper à la station d'Astun ou au col du Somport : pas très accueillant et donc mieux vaut continuer en étant attentif à l'orientation surtout dans la partie après le col |
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Refuge d'Arlet - Cabane d'Ansabère |
Au départ, le sentier part en descente à l'arrière du refuge. A l'arrivée à Ansabère il y a deux cabanes : celle près du robinet extérieur est la plus propre et il faut être vigilant sur l'hygiène car le troupeau de brebis est tout près. C'est l'occasion de faire le plein de fromage |
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Cabane d'Ansabère - Cabane d'Ardane |
Au départ, on bifurque à gauche sur la piste que l'on croise après quelques minutes et qui monte vers les cabanes de Pédain. En cas de brouillard le massif de la Table des trois Rois et son lapiaz est un vrai labyrinthe. L'étape est longue mais le refuge de Belagua n'est pas engageant : belle bâtisse mais toute délabrée avec des batteries éventrées et de vielles cuves de gasoil dans la partie ouverte aux quatre vents. Le plein d'eau peut se faire 1 km plus loin. Une petite source coule 200 m en face de la cabane d'Ardane de l'autre côté du ruisseau |
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Cabane d'Ardane - Chalet Pedro |
Les chalets d'Iraty étant complets, on m'a recommandé le chalet Pedro, 5 km plus loin : bon plan pour bien récupérer des deux étapes précédentes. |
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Chalet Pedro - Col d'Orgambidé |
Pas d'eau près de l'abri du col d'Orgambidé (2 places !) mais, si besoin, un robinet d'abreuvoir se trouve 1 km plus loin sur le sentier emprunté pour l'étape suivante |
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Abri Col d'Orgambidé - Aldudes |
Orientation délicate pour les trois dernières étapes dans le pays Basque les variantes et les bifurcations sont nombreuses : il faut rester vigilant. Au col Lepoeder on peut couper vers le puerto de Ibaneta en suivant le GR11 mais descendre à Roncevaux (Roncesvalles) permet de se restaurer. Aux Aldudes, l'hôtel a cessé son activité ; heureusement l'ancienne école a été réformée en centre d'hébergement pour jeunes et accepte les randonneurs |
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Aldudes - Col de Lizuniaga |
Etape la plus longue mais les pentes sont douces et l'on peut s'arrêter à Elizondo (Baztan) si besoin. L'effort est récompensé à l'arrivée au col de Lizuniaga où l'hôtel fait à manger très tard (on est en Espagne) |
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Col de Lizuniaga - Hendaye |
Vingt kilomètres vite avalés : en partant assez tôt on peut prendre le train pour le retour en début d'après-midi. Point final. |
Les relevés GPS :
Le relevé de la trace complète est déposé sur le site Wikiloc .
En complément voici au format GPX :
- Les points d'eau
- Les points du parcours
- La trace découpée en 3 sections :
Liens externes
- Une traversée en 28 jours
- Une autre traversée en 28 jours
- Une traversée en 41 étapes
- Une traversée en 53 étapes , cartographie à l'appui
- ... et un site collaboratif
Publié le mardi, septembre 28 2010 par Lulu31